



Les Côtes-d’Armor (/kot d‿aʁmɔʁ/a Écouter ; en breton : Aodoù-an-Arvor /ˈoːdu ãˈnarvor/b), appelées Côtes-du-Nord jusqu’en 19902, sont un département français situé en région Bretagne. L’Insee et La Poste lui attribuent le code 22. Sa préfecture et plus grande ville est Saint-Brieuc. Les autres principales villes sont Dinan, Guingamp et Lannion. Avec ses 600 582 habitants, il est le 43e département le plus peuplé du pays.
Naissance des Côtes-du-Nord

Le département des Côtes-du-Nord a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application du décret du 22 décembre 1789. Il comprend une partie de l’ancienne province de Bretagne composée de l’est des évêchés de Cornouaille et du Trégor, de la presque totalité de l’évêché de Saint-Brieuc (l’extrême sud étant rattaché au Morbihan), du nord-ouest de l’évêché de Saint-Malo, d’une petite partie à l’ouest de l’évêché de Dol et de deux petites parties au nord-est de l’évêché de Vannes.
Au civil, il s’étend sur les comtés de Penthièvre et de Trégor, de l’essentiel du Poudouvre et des parties nord du Poher et du Porhoët. Il reprend ainsi une partie importante de l’ancien royaume de Domnonée (dont le nom disparaît au xie siècle).
La formation du département a été très discutée. La partie ouest voulait un département centré sur Morlaix regroupant le nord-ouest de la Bretagne. La ville de Saint-Malo voulait qu’un département soit créé autour d’elle au détriment de Saint-Brieuc et de Rennes mais ce projet n’eut aucun soutien des représentants des autres villes. Finalement, le département des Côtes-du-Nord alla jusqu’à la Rance, Saint-Malo n’obtenant que quelques communes lui faisant face sur la rive gauche de la Rance (dont Dinard). Saint-Brieuc obtenait d’être le chef-lieu, au détriment de Quintin alors presque aussi peuplée.
Les Côtes-du-Nord et la chouannerie

Le département est touché par la chouannerie dès 1793. Le chef le plus emblématique à cette période est Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy, qui fédère les insurgés dans la partie Est des Côtes-du-Nord. Surnommé le Sorcier par les soldats républicains à la suite de la prise de Jugon-les-Lacs, il est finalement trahi et abattu le 15 juin 1795 près de Moncontour.
Le département prend part aussi à la troisième chouannerie, notamment par le biais de Pierre Taupin, chef chouan qui opère majoritairement dans l’Est du Trégor3. Sa femme a été guillotinée en mai 1794 sur la place du Martray de Tréguier, et ses cinq enfants ont été dispersés alors qu’il accompagnait l’évêque Augustin-René-Louis Le Mintier dans sa fuite à Jersey. Il revient donc à Tréguier pour assassiner dans son lit le chef du tribunal révolutionnaire qui a prononcé la sentence contre son épouse, un certain Leroux-Cheffdubois. Son retour fait grand bruit dans le pays, et partout son nom suscite l’effroi, cet homme ivre de vengeance fait frissonner les Trégorrois. Il est finalement attrapé à Tréguier en 1797 et condamné au bagne en Guyane. Il parvient à s’évader dans des conditions rocambolesques3 et revient à Tréguier en 1799, pour prendre la tête des chouans de la 6e Légion des Côtes-du-Nord. Partout la “bande à Taupin” sème la terreur et, malgré les efforts républicains, ils restent insaisissables. Morlaix, Lannion et Guingamp se mobilisent et se réorganisent pour tenter de le capturer mais personne n’y parvient, Pierre Taupin ne craint ni les canons ni les murailles. Il est partout et nulle part. Il sera finalement abattu par un coup de feu au cours du combat de Tréglamus en 1800.

Les Côtes-du-Nord participent également à la guerre de Vendée et Chouannerie de 1815. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815, le département devait être occupé par les Prussiens de juin 1815 à novembre 1818, mais l’opposition des Chouans – déjà organisés pour lutter contre le retour de Napoléon Ier – empêche une occupation totale et elle se limite à l’arrondissement de Dinan.
La partie nord et orientale du département est formée de « plateaux » d’altitude comprise principalement entre 50 et 100 m (quelques buttes dépassent 100 m) et nettement entaillés par les principaux cours d’eau. En bord de mer, ces entailles constituent des rias encaissées dans les zones côtières surélevées à falaises. Le Sud et le Sud-Ouest présentent une morphologie plus marquée et plus élevée ; l’altitude atteint et dépasse fréquemment 300 m notamment au niveau d’une zone en relief orientée WNW-ESE et constituée pour partie de la terminaison orientale des monts d’Arrée et des monts du Mené9.
Les Côtes-d’Armor sont dans leur ensemble vallonnées sur le littoral. Au sud du département, le centre du Massif armoricain est très boisé entre Callac, Bourbriac, Quintin et Saint-Nicolas-du-Pélem. Le point culminant du département se situe au sud-est au mont Bel-Air à 339 mètres d’altitude. Le Menez Bré est un autre sommet connu du département. On y retrouve une diversité de paysages et de végétation. Sur le littoral – qui représente 347 km de côtes au total – on retrouve des cordons de galets, des formations dunaires, des falaises littorales, des baies au faciès sableux, des domaines forestiers. À l’intérieur du département, de vastes complexes de bas marais acides et de prairies humides, des chaos rocheux et des boisements rivulaires, des massifs forestiers. On recense 1 150 espèces végétales, 135 espèces d’oiseaux nicheurs, 33 sites géologiques, 2 réserves naturelles nationales (baie de Saint-Brieuc et les Sept-Îles), 3 réserves naturelles régionales (Sillon de Talbert, LanBern-Magoar, Moulin Neuf).